Sahara occidental / ONU: le Conseil de sécurité de l’ONU adopte une résolution
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté mardi une résolution qui appelle à améliorer les droits de l’homme au Sahara occidental, un territoire contrôlé par le Maroc et revendiqué par des indépendantistes, mais sans instaurer de mécanisme de contrôle. Contrairement à l’an dernier, il n’y a pas eu de bras de fer diplomatique entre Rabat et Washington. Mais le roi Mohammed VI a dû intervenir auprès du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon et l’ambassadeur marocain à l’ONU a été remplacé en plein milieu des négociations sur la résolution.
Celle-ci, adoptée à l’unanimité, se contente d’encourager les parties prenantes à travailler avec la communauté internationale pour élaborer et appliquer des mesures crédibles et indépendantes visant à assurer le plein respect des droits de l’homme. Le texte mentionne explicitement parmi ces droits les libertés d’expression et d’association. Le Conseil demande à toutes les parties de coopérer pleinement avec la Minurso et de continuer à négocier sans conditions préalables et de bonne foi sur ce dossier.
Le mandat de la Mission de l’ONU au Sahara occidental (Minurso), qui se termine fin avril, est renouvelé pour un an, sans changement mais avec 15 observateurs militaires supplémentaires. La résolution salue les récentes mesures et initiatives prises par le Maroc en faveur des droits de l’homme. Rabat a annoncé une série de mesures pour améliorer l’efficacité du Conseil national des droits de l’homme (CNDH, officiel) ou pour mettre fin aux poursuites contre des civils devant des cours militaires. Des rapporteurs spéciaux du Conseil des droits de l’homme de l’ONU ont aussi été invités par le royaume.
Présente depuis 1991, la Minurso est principalement chargée de surveiller le cessez-le-feu dans cette ex-colonie espagnole contrôlée par Rabat mais revendiquée par des indépendantistes (Front Polisario), soutenus par Alger. Rabat propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté pour le Sahara occidental, vaste territoire de moins d’un million d’habitants alors que le Polisario, soutenu par Alger, réclame un référendum d’autodétermination. La médiation de l’ONU sur ce dossier est dans l’impasse. Le renouvellement de la Minurso donne chaque année lieu à une passe d’armes à propos des droits de l’homme.
Amnesty International et Human Rights Watch militent pour inclure ces droits dans le mandat de la Mission. Sans aller jusque-là, Ban Ki-moon avait recommandé cette année de surveiller de manière durable, indépendante et impartiale le respect de ces droits au Sahara occidental. Une première version de son rapport parlait même de mécanisme de contrôle.
M. Ban a été sèchement rappelé à l’ordre par Mohammed VI, qui l’a mis en garde contre des options périlleuses.
AFP / Ibou Camara