1 Mai : Fête du travail dans le monde
Des millions de personnes devraient battre le pavé jeudi dans le monde pour la Fête du Travail, dans un contexte parfois tendu. Comme à Istanbul, où l’on craint de nouvelles violences un an après la vague de contestation qui a secoué la Turquie.
Les premiers défilés étaient attendus en Asie où les travailleurs, souvent pauvres, réclament de meilleures conditions de travail et une répartition plus juste des fruits de la croissance dans la région la plus dynamique de la planète.
Au Cambodge, les syndicats ont appelé à manifester pour soutenir des ouvriers du textile en grève dans deux zones économiques spéciales près de la frontière avec le Vietnam. La plupart des travailleurs de ce secteur vital pour l’économie cambodgienne, qui emploie 650’000 personnes, gagnent moins de 100 dollars par mois.
Des manifestations sont prévues en Indonésie, en Malaisie mais aussi dans les économies parmi les plus développées de la région, à Hong Kong, Singapour, Séoul ou Taïwan. Dans ces pays, l’augmentation du coût de la vie, et en particulier le prix exorbitant du logement, y creusent les inégalités.
En Europe, de nombreux défilés marquent traditionnellement le 1er Mai, « journée internationale des travailleurs » née lors du mouvement pour la réduction du temps de travail à la fin du 19e siècle aux Etats-Unis.
L’Espagne, qui sort timidement du marasme économique et reste minée par un chômage record, descendra également dans la rue avec des manifestations à Madrid et dans plus de 70 villes.
A Moscou, les organisations syndicales russes défileront sur la Place Rouge, renouant avec une tradition datant de l’Union soviétique en pleine vague de patriotisme en Russie exacerbée par la crise ukrainienne.
Défilés également en Grèce et en Italie où le jeune chef du gouvernement, Matteo Renzi, a fait vœu redonner la confiance aux Italiens. Ces derniers sortent tout juste de plus de deux années de récession.
Des milliers de manifestants étaient par ailleurs attendus à Istanbul autour de la fameuse place Taksim, déclarée zone interdite par le gouvernement un an après la vague de contestation qui a secoué la Turquie. Les abords du cœur européen de la mégapole turque ont été transformés en camp retranché et des dizaines de milliers de policiers – jusqu’à 40’000 selon les médias turcs – seront mobilisés pour en barrer l’accès.
AT/ Ibou Camara