Campagnes électorales: Que de projets funestes et de mauvaise gouvernance
C’est un constat d’échec lamentable de leur stratégie qui a consisté à envahir l’espace public ziguinchorois jusqu’à en faire une propriété privée, que les animateurs de la campagne électorale locale sautent de virevolte en virevolte.
Du candidat jouisseur Abdoulaye Baldé au candidat dépassé Benoit Sambou, tous sont asservis de la suprématie que leur confèrent l’usage abusif et illégitime des moyens de l’Etat et les milliards qui coulent à flot : l’un de la part d’Abdoulaye Wade et l’autre de la part de Macky Sall.
Et plus les jours passent, plus les citoyens sont saturés par les images et les discours.
Depuis, les clans rivaux bricolent une communication improvisée et donc, forcément contreproductive, appuyée sur des chaînes de radio, de télévision, jusqu’à la gestuelle des présentateurs en passant par les violences en fin de chaque meeting.
Il serait naïf de penser que tout ira bien à Ziguinchor, en matière de réformes et de développement ou dans la lutte contre le crime économique ou organisé – que certains assimilent à des «règlements de comptes» lorsque l’État sévi ou bien à une «absence de l’État » s’il ne fait rien – mais il nous semble que les efforts sont en deçà des capacités disponibles surtout en matière d’utilisation des ressources humaines compétentes et d’une politique dictée depuis Dakar, la capitale sénégalaise.
Il serait inconséquent de croire que les choses iront très bien à Ziguinchor et partout ailleurs après ces élections.
Dès que l’on accepte d’ouvrir les yeux que les grands chantiers que sont l’emploi des jeunes, les écoles, les lycées, les collèges, l’université, les hôpitaux, les centres de santé, les rues et routes, le pont Emile Badiane, les infrastructures portuaires, l’eau, l’électricité, les logements, les parcelles de terre, la propreté dans la ville, la sécurité des lieux de culte et dans la ville, rien de tout cela n’est pris sérieusement en compte depuis l’expérience commune avec le Sénégal en 1960.
Que de projets funestes et de mauvaise gouvernance ont émaillé cette longue période. Ce qui laisse à penser que Dakar continue à imposer aux Casamançais partout des candidats à la fois défaillants, arrogants et coupés de leurs sociétés pour mieux les aliéner et les désintégrer, les encourager à des dissensions internes et provoquer le chaos tant souhaité selon leurs intérêts stratégiques et les sources d’énergies dont ils ont besoin.
En Casamance, les compétences existent ; elles ne demandent que liberté, considération et protection. C’est seulement dans le cadre d’une Casamance indépendante, soucieuse de ses propres enfants que les conditions de l’épanouissement des populations seront garanties. Notre peuple aspire qu’au bien-être, à la justice, à la vérité et à la sécurité.
Bintou Diallo