Faut continuer à dire le processus de négociations en Casamance ou les processus de négociations en Casamance ?  On est tenté voir obligé de prononcer ou de rédiger ce groupe de mots au pluriel si on fie à la réalité sur le terrain. En  effet nous assistons de nos jours  en Casamance à l’émergence de trois principaux groupe dont chacun tente de son coté de  fabriquer de son mieux ce qu’elle compte présenter à l’opinion comme étant sa contribution dans le cadre de la recherche de la paix.

 J’ai toujours soutenu que parmi  les facteurs bloquant le retour de la paix en Casamance, on peut citer entre autre,  le manque de contenu  pour ce qui concerne le processus de paix, la division du MFDC en plusieurs factions, mais surtout la pléthore et la grande rivalité entre acteurs de paix en Casamance.

–          Le manque de contenu est le premier facteur bloquant car c’est une condition essentiel, c’est la feuille de route où doivent se retrouver toutes les stratégies, démarches et activités qui doivent mener à la paix par la grâce de Dieu.

–          La division du MFDC en plusieurs factions peut être également citée  parmi ces facteurs, mais il n’a plus la même ampleur depuis que toutes les factions malgré leurs divergences se sont déclarées favorables au dialogue.  Cela n’était jamais avant l’arrivée du Président Macky Sall Au pouvoir. C’était une chance unique à saisir surtout que le Mouvement a exprimé son souhait de s’unir pour parler d’une seule voix. Malheureusement cette opportunité a été très mal exploitée par ce que je considère la maladresse des messieurs Casamance.

–          En effet ces messieurs Casamance constituent aujourd’hui le plus grand facteur de blocage du processus de paix en Casamance. Il y a deux ans, la situation était très favorable à un retour vers la paix avec les déclarations de part et d’autres des belligérants. On était tellement proche de la paix que les différents acteurs engagés en Casamance se sont jetés chacun de son coté pour obtenir  l’accord final et marquer l’histoire de leur nom ou du nom de leur groupe.

–          Ces groupes je ne cesserai de le déplorer, sont nombreux en Casamance : chacune avec sa stratégie, ses messages et approches, ils se mènent une lourde concurrence sur le terrain alors qu’ils travaillent tous sur la même Cible qui n’est rien d’autre que les éléments du MFDC et pour le même objectif qui consiste à faire revenir la paix.

–          Comme dans toutes concurrence, les plus puissants toujours ont le dessus sur les plus faibles ; c’est ainsi que de dix groupes on se retrouve avec trois groupes opérationnels dont deux peuvent être qualifiés comme classiques à savoir ceux de l’amiral Farba Sarr et Robert Sagna et un nouveau groupe bien puissant de Monsieur Ahmad Saed, un comorien qui également veut contribuer à faire revenir la paix dans la partie sud du Sénégal.

–          Comme on peut se l’imaginer, nous assistons à une véritable gigantomachie, avec des résultats presque équitables pour chaque acteur. La Conséquence de ce choc entre « titans » de la négociation en faveur du retour de la paix est l’éclatement total de l’aile combattante de MFDC en trois factions radicales et plus en plus ennemis.

–          Chaque groupe travaille avec une faction bien précise qui par ailleurs demeure sa chasse gardée : L’un travail avec César Atoute Badiate ; l’autre avec Ibrahima Compass Diatta et Ansoumana Lamarana Sambou et le dernier avec Salif Sadio.  Entre les trois il n’existe aucune synergie d’activités, chacun négocie dans la totale discrétion avec « sa faction » ; et d’autres sont même arrivés à s’accorder sur des clauses qu’ignorent non seulement leurs rivaux, mais surtout les autres factions combattantes. 

–          A ce rythme et avec ces différents et divers  processus de négociations, on va arriver à plusieurs clauses et signatures de protocoles de paix avec des revendications différents les uns des autres et que l’Etat éprouvera sans doute de la peine à satisfaire.

–      Si seulement ces messieurs Casamance pouvaient taire leurs querelles de positions et travailler ensemble ! si seulement ils parvenaient chacun à convaincre son groupe à l’unité inter MFDC ! si seulement ils parvenaient à harmoniser les différentes revendications du MFDC. Si seulement dans leurs démarches ils impliquaient les factions de l’aile politique ! Si seulement ils comprenaient que ces négociations séparées n’auront pas l’effet escompté. Si seulement ils étaient conscients que c’est seul par et dans l’unité d’actions qu’ils atteindront leur objectifs communs ! Alors et alors nous serions de nos jours pas très loin de la paix, si elle n’aurait déjà pas été obtenue et tous ceux qui ont contribué a ce résultat seront honoré par le monde entier. C’est pour dire que c’est dans l’unité que tous gagneront et les honneurs leurs seront rendu à jamais. On ne peut pas obtenir gain de cause avec un arc à plusieurs cordes.

 René Capain Bassène ; journaliste, observateur de la crise en Casamance et auteur du 1^er livre sur l’abbé Augustin Diamacoune Senghor.