Abdou Diaïté, le célèbre saxophoniste de la réputée Ucas Band de Sédhiou est décédé jeudi à Dakar des suites d’une longue maladie. Dès l’annonce de sa disparition, son ami et manager du groupe musical qui a fait les beaux jours de la musique Casamançaise regretté le décès d’un homme rompu dans la tâche.

Moussa Kouyaté parlera de ce musicien complet et exemplaire en ces mots : «Abdou Kounta a tout donné à la musique et la culture de notre pays. Il a été à trois reprise médaillé d’or à la semaine nationale de la jeunesse ».

Abdoul Kounta Diaïté, qui a été décoré par le président de la République de l’époque, continuait encore à accompagner le groupe avec fougue quand il jouait au saxophone. Il avait été rejoint entre temps par son petit-fils aux congas et son frère, Djimé Diaïté qui l’a rejoint en 1962, aux percussions.

« Même si je quittais l’orchestre aujourd’hui, je ne le regretterais pas parce que ce sont mes enfants, mes petits-enfants qui en font partie. Je suis fier d’être membre de l’UCAS. J’ai œuvré pour mon pays et surtout pour la Casamance et Sédhiou » disait-il dans un entretien paru sur le site Internet de Radio France Internationale, en avril 2010.

Il ajoutait : « Si nous sommes restés dans le carcan de l’UCAS, c’est parce que nous aimons notre terroir sinon l’argent nous aurait tenté et nous serions partis comme d’autres, mais nous sommes restés pour notre cher Sédhiou ».

Moussa Kouyaté poursuivra que l’homme lui a confié dans son lit d’hôpital que la Casamance doit s’unir et se réconcilier avec elle-même, qu’il faut aussi cultiver cette unité dans la sous-région. « Je me souviens un jour alors qu’on voyagé sur l’Europe pour une tournée internationale, il m’a confié qu’il y a un seul message à faire passer, c’est un plaidoyer pour l’équilibre musicale dans
les médias comme les radios et les télévisions Sénégalaises ou le Mbalakh, cette musique du nord du Sénégal, exerce une domination sans commune mesure au détriment des autres musiques comme celle de la Casamance ».

Moussa Kouyaté poursuivra citant toujours le défunt saxophoniste de l’Ucas «Le talent des musiciens et autres hommes de culture de la Casamance n’est point discutable mais ces derniers sont stoppés dans leur ambition et leur détermination par cette  discrimination médiatique. Le vrai problème de la Casamance est culturel».

Moussa Kouyaté, gagné par l’émotion, lancera cet appel aux populations de la Casamance : « Soyons unis et œuvrons pour la promotion de notre belle culture. Posons-nous la question à savoir : Pourquoi nos musiciens et artistes ne percent pas ? »

Maléguène