Vous êtes ici: Accueil » Actualité » Crise en Casamance: Le Sénégal n’a pour stratégie que la réponse militaire

Crise en Casamance: Le Sénégal n’a pour stratégie que la réponse militaire

Crise en Casamance: Le Sénégal n’a pour stratégie que la réponse militaire

La stratégie du Sénégal face à cette revendication séparatiste de la Casamance : vingt (20) années de réponse militaire rigoureuse (1982-2002).

L’heure de l’éveil est un moment que personne ne peut repousser car elle vient naturellement et ceux pour qui elle sonne ne peuvent que se réveiller et s’agiter. Un vieux adage nous enseigne que : « c’est à la fin de sa vie que l’oppressé comprend que toute la loi lui a été dictée par l’oppresseur ».

Heureusement pour la Casamance, elle n’a pas attendue d’arrivée à la fin de sa vie pour comprendre cette règle du jeu. Pour vous dire que ce conflit armé n’est rien d’autre que le fruit de l’entêtement du Sénégal de dominer et de soumettre la Casamance alors qu’elle est déjà libre au même titre et au même moment que lui.

Comme nous l’avions dit tantôt, cette phase de la réponse militaire fut déclenchée à la suite de la marche pacifique des populations casamançaises de toutes les zones et de toutes les ethnies le 26 Décembre 1982 à Ziguinchor et sanctionnée par un bilan exhaustif de plus de 200 personnes tuées, plus de 400 personnes arrêtées et torturées.

Pourtant beaucoup ignore que même à cette période, la Casamance disait « non » aux armes mais au péril de leurs vies, les Casamançais étaient prêts à faire face aux Sénégalais pour leur dire : enfin c’est fini ce compagnonnage, que chacun part de son côté. Ainsi l’année 1982 tourmenta les Casamançais avec les actions digne de l’époque des barbares (meurtres, assassinats, tortures, arrestations non justifiées, exploitation abusive des richesses de la Casamance, vols, pillages, empoisonnement des terres et des puits, viols et même épuration ethnique etc.) perpétrées par les forces armées sénégalaises sur les innocentes populations du Pays des Rivières du Sud qui ne faisaient que réclamer une séparation juste par ce qu’elles ne se sentaient plus dans ce compagnonnage qui leurs mettaient en bloc avec le Sénégal.

L’on se souvient des propos d’avertissement du Grand Homme, du Sage, de l’irremplaçable, celui-là qui incarnait la voix de la Casamance : l’Abbé Augustin Diamacoune Senghor qui le 25 Décembre 1980, du fin fond de Hilol écrivit au Président Senghor une lettre de 25 pages dont nous citerons quelques passages.

«Monsieur le Président, de l’aurore au crépuscule de votre longue et brillante carrière politique, la Casamance vous aura indéfectiblement soutenu. Je puis même affirmer que, dans une très large mesure, la Casamance a fait de vous ce que vous êtes aujourd’hui. Fidèle aux vertus et qualités de ses ancêtres, la Casamance a pleinement honoré son contrat : sa parole donnée. Monsieur le Président, n’avez-vous pas oubliez cette Casamance ? »

« Il reste surtout, Monsieur le Président, que désormais, la Casamance entend voler de ses propres ailes. Oui, Monsieur le président, la Casamance veut redevenir elle-même et moralement, la Casamance est déjà partie. Prenez-en acte et sanctionnez, matériellement, légalement et solennellement son départ. »

« Avec le Sénégal, la Casamance a poursuivi une très longue expérience, avant et après l’indépendance sénégalaise. Sous un régime de tutelle dont les résultats s’avèrent négatifs, notamment du point de vue politique, économique, social, culturel et même moral. Elle en prend acte et tire les conséquences. »

« Le plus grand geste de reconnaissance que vous puissiez poser en faveur de la Casamance est celui de procéder immédiatement à son émancipation Totale. Je ne suis pas un ambitieux et vu mon état, j’aurais préféré voir d’autres Casamançais mener à bonne fin cette revendication d’émancipation totale qu’attendent tous les cœurs des fils authentiques de la Casamance. Oui, Monsieur le Président, le langage des cœurs a retenti dans toutes les poitrines Casamançaises. La Casamance est déjà partie. Mais je crains que, en voulant, d’une façon ou d’une autre me neutraliser, le gouvernement Sénégalais ne favorise hélas ! L’ascension fulgurante d’une génération de Casamançais partisans d’une solution ultra-radicale ne laissant rien subsister des liens qui devraient exister entre la Casamance et le Sénégal. Je vous en supplie, Monsieur le Président, faites preuve de réalisme avant qu’il ne soit trop tard». À cette première lettre de l’Abbé, point de réponse du Sénégal et en coulisse, l’offensive se préparait pour l’éradication de cette revendication légale et légitime et pour le Sénégal : tous les moyens sont bons pour abuser de la Casamance. »

Pourtant  le 18 février 1978, lors de sa campagne électorale à Sédhiou première capitale de la Casamance, le Président Léopold Sédar Senghor s’écria : « Casamançais, si vous voulez l’indépendance votez PS ». Ce qui revient à dire que l’indépendance de la Casamance était là, séquestrée par un Sénégal qui se positionne comme le colon des temps modernes aux méthodes barbares.

De quel droit il (le Sénégal) se le permet ? (…) et pourquoi le monde se tait face à cette situation ? (…).

Connaissant le bien-fondé de cette revendication séparatiste Casamançaise et aussi étant convaincu de la véracité des propos de l’Abbé Diamacoune Senghor sur sa personne, le Président Senghor n’avait rien trouvé de meilleur à faire que de démissionner avec fracas de son poste de président de la République du Sénégal pour le laisser à Abdou Diouf le 1 Janvier 1981. Pour Abdou Diouf, dauphin de Senghor, nouveau Président du Sénégal mais aussi fusil d’épaule de la France conquérante, il fallait dompter à tout prix la Casamance, l’asservir et l’exploiter jusque dans ses profondeurs les plus lointaines et cela, pour le bonheur de la France qui s’affiche partout comme étant : défenseur des droits de l’homme et des valeurs de justice et de liberté.

Disposition planifiée, procédé déroulé, le président Abdou Diouf sert la mort à la Casamance pendant tout son magistère sans gêne et voilà où nous en sommes aujourd’hui.

L’identité Casamançaise à elle seule par ce que existante renforça le front malgré la politique Sénégalaise de morcellement de la Casamance déclenchée par Senghor sous la conduite de Valdiodio Ndiaye Ministre de l’intérieur dès 1962 avec la création des deux régions que sont : le Sénégal Oriental avec comme capital Tambacounda et la Casamance Naturelle avec comme capitale Ziguinchor.

Le 18 Décembre 1983, près de 200 000 personnes manifestent à Ziguinchor pour réclamer l’indépendance de la Casamance et la libération des prisonniers politiques de la marche du 26 Décembre 1982. Il s’en est suivi, l’intervention de l’armée Sénégalaise soldée par plus d’une centaine de victimes et plus de 700 arrestations dont les principaux leaders du mouvement Séparatiste.

C’est parti pour des affrontements, un conflit et aujourd’hui la plus vielle guerre d’Afrique : le tout décidé par un Sénégal à qui les grands de ce monde ont accordé carte blanche pour mener cette guerre abusive et expansionniste en Casamance.

Dans la prochaine sortie : le Sénégal change de stratégie et opte dit-il définitivement pour le dialogue et les négociations qui d’ailleurs sont tous dépourvus de fond et n’ont aucune suivie dans l’application des décisions (2002-2013).

 Baba

Propager la liberté et l'indépendance de s'informer

Commentaires (4)

  • Bakinemit

    Je confirme et signe que le régime le plus sanguinaire et sauvage dans toute l’Afrique, voir même le monde a été celui de ABDOU DIOUF. Ce monsieur répndra un jour devant DIEU, les HOMMES et la JUSTICE tous les crimes et sauvageries dont il est auteur direct en CASAMANCE. Ils faut que DIOUF sache que malgré son « DJI BOOKETOM » parole prononcée au STADE ALINE SITOE DIATTA dans les année 90, la CASAMANCE ne lui pardonnera jamais au plus grand jamais tous les crimes de trés hauts niveaux que ce mon monsieur sans coeur a perpetré en CASAMANCE. IL NOUS LE PAYERA TOT OU TARD DE SON VIVANT AUSSI MYSTIQUE QU’IL SOIT, QU’IL SACHE QUE LA CASAMANCE LUI SUIT DE TRÉS PRÉT. DE TOUT CES CRIMES COMMIS, CE MONSIEUR EN RÉPONDRA UN JOUR DEVANT LES HOMMES, DEVANT L’HISTOIRE ET DEVANT DIEU. ABDOU DIOUF EST UN CRIMINEL DE GUERRE QUI DOIT ÊTRE TRAINÉ DEVANT LES HAUTES JURIDUCTION INTERNATIONALES: IL A COMMIS DES CRIMES DE TOUS GENRES ET NATURES CONTRE L’HUMANITÉ EN CASAMANCE.
    VIVE LA CASAMANCE LIBRE ET INDÉPENDANTE.

  • Nampoti_Casa

    un rassemblement citoyen à travers la casamance et même à dakar serait nécessaire pour dire clairement que le divorce du couple casamance-sénégal est consommé. ce mois de décembre serait donc commémoré comme durant les mobilisations du mfdc en décembre 1982 et 1983. bon weekend la famille des patriotes. ensemble nous vaincrons la terreur du sénégal.

  • CANADA

    Les autorités sénégalaises s’entêtent à vouloir intégrer la Casamance dans le Sénégal. Quand on tend la main à quelqu’un ce n’est pas avec le bâton. Le Sénégal a fait trop de mal à la Casamance et à nos parents pendant les 20 ans de cohabitation. Avec leur acharnement militaire des années 80-90 c’est nous jeunesses casamançaises qui trainons les stigmates des atrocités et humiliations que nos parents ont subits.

    Aujourd’hui que nous savons la vérité sur notre identité casamançaise, nous ne pouvons pas pardonner cette injustice que vit la Casamance sous tutelle sénégalaise.

    Que le Sénégal comprenne que personne ne peut barrer la route à un peuple qui est dans ses droits. Pour rappel, l’Afrique a connu des siècles d’esclavage suivis d’une colonisation à outrance, mais cela n’a pas empêché les indépendances. Alors soyons réalistes, ne perdons pas encore du temps à se faire du mal pour une unité sans fondement et une cause perdue d’avance. Le tissu social est assez détérioré entre nos peuples pour attirer la sonnette d’alarme.

    Vive la Casamance LIBRE!!!

  • Bantankouro

    JDP avec BABA viennent de me rafraîchir la mémoire. Mon père et mon oncle me l’avaient toujours dit et répété. Cette histoire. est donc réelle. Je savais que mes parents ne me mentiront jamais. Le réveil de la CASAMANCE est actuellemnt totale. Il serait hasardeux de continuer une aventure commune basée sur le mensonge et la violence militaire qui sont imposés aux Casamançais. Vive la Casamance indépendante et séparée du sénégal

Copyright © 2013 Tamba Networks Inc. All rights reserved.

Retour en haut de la page