Casamance: le Sénégal change de stratégie (deuxième partie)
Deuxième partie du titre : Le Sénégal change de stratégie et opte dit-il définitivement pour le dialogue et les négociations qui d’ailleurs sont tous dépourvus de fond et n’ont aucune suivie dans l’application des décisions (2002-2014).
Le huit (8) Aout 1993, un deuxième cessez-le feu est signé à Ziguinchor. Avant ce cessez le feu, notons que le MFDC d’avant la rencontre de Cacheu était un mouvement homogène avec un seul chef et une organisation exceptionnelle digne d’un vrai parti indépendantiste. Cependant le Sénégal comprenant cet atout qu’avait le mouvement des forces démocratiques de la Casamance précipita celle-ci vers une division et des prises de positions contradictoires qui allaient affaiblir ce mouvement et le détourner de son objectif principal : l’indépendance et l’émergence de la Casamance
La dextérité de l’abbé face à la malice Sénégalaise.
Comprenant bien cet état de fait, l’abbé Diamacoune Senghor prépara la Casamance à cette phase tout en invitant la France à venir témoigner sur la véracité et la légitimité de la revendication séparatiste du peuple de Casamance. Faisant la somme du premier accord de cessez-le feu entre le Sénégal et la Casamance qui s’est avéré négatif sur tous les plans, le MFDC a accepté tout de même à s’inviter une deuxième fois à la table des négociations juste pour prouver au monde entier que le Sénégal n’est rien d’autre qu’un tricheur et que point de sincérité dans ses propos. Cela fut une réussite et devant l’humanité, le Sénégal s’est dérouté du chemin tracé lors de ses accords de paix
Le Mouvement des forces Démocratique de la Casamance a aussi invité la France pour un témoignage qu’il savait déjà qu’il aller être fallacieux et ainsi l’abbé se prépara profondément pour corriger ce témoignage et exposé au monde entier l’histoire de la Casamance et la véracité ainsi que la légalité de la revendication séparatiste.
La démarche avant-gardiste de l’Abbé Diamacoune face à ce scénario du duo Sénégal- France : la déclaration du 8 Avril 1993 non diffusée par la presse Sénégalaise.
« L’heure est venue de cueillir le fruit de nos sacrifices pour assurer à la Casamance des lendemains de prospérité et de bonheur, dans la dignité et la justice retrouvées. Je demande également à l’ancienne puissance colonisatrice, en l’occurrence la France, d’assurer l’arbitrage que nous attendons d’elle, dans le droit et la justice. (…) Dieu fasse que dans les semaines à venir, la Casamance savoure et triomphe de la lutte héroïque qu’elle mène depuis trois cent quarante-huit (348) ans pour conserver ou recouvrer son indépendance nationale. Que le Seigneur Tout Puissant, Clément et Miséricordieux, nous bénisse, nous protège et sauve la Casamance en lui accordant son indépendance nationale. Amen. »
Dans cette déclaration non diffusée du 8 Avril 1993, l’Abbé Diamacoune Senghor avait fini d’inviter le Sénégal et la France dans un virage que la Casamance maitriser très bien de par sa connaissance du « type Sénégalais » mais aussi de par sa maitrise de son histoire qui allait venir à bout des mensonges de la puissance coloniale qu’est la France.
Après la signature du second cessez-le feu le 8 juillet 1993, une autre déclaration du MFDC est publiée le 21 décembre 1993 dont les passages les plus marquantes sont celles-ci :
« Et voilà que, aujourd’hui, doctoralement, des gens condamnent les Casamançais qui luttent, depuis 348 ans pour conserver ou recouvrer leur indépendance nationale, avec 306 ans de lutte armée et seulement 42 ans de résistance passive ».
« Ils prônent la théorie des grands ensembles et veulent oublier qu’ils ont peut-être cautionné ou favorisé la balkanisation des fédérations de l’Afrique Occidentale et Equatoriale Française, l’éclatement de la fédération du Mali, ou encore, celui de certains pays d’Europe ».
« L’on veut oublier que, si certains pays connaissent des problèmes d’économie ou de démocratie, la Casamance, quant à elle, connait un problème de décolonisation. Pour elle, l’indépendance d’abord, le reste après. Et d’ailleurs, indépendance ne signifie nullement repli sur soi. Surtout que la Casamance à une vocation universaliste de par sa position et l’esprit de ses enfants ».
« D’autres, doctoralement s’en prennent à l’existence des petits Etats. Ils le peuvent aisément quand ils ne sont pas de ceux qui souffrent de l’exploitation et de l’esclavage déguisé, du génocide dont sont victimes ceux qui veulent être eux-mêmes ».
- A bas la régionalisation !
- A bas les sucettes de l’autonomie !
- Vive l’indépendance nationale de la Casamance !
Cette déclaration se poursuit en soutenant :
« Nous craignons que, en refusant à la Casamance son indépendance nationale, l’on ne contraigne les Casamançais à reprendre encore les armes, hélas ! Cela dans le cadre de la résistance Casamançaise, avec les séquelles qu’entraîne, hélas un tel malheur, celui de la guerre ».
« Il nous faut toute la Casamance et une Casamance libre, une Casamance indépendante. Et plutôt sera le mieux. C’est un droit réel, absolu, inaliénable, non négociable, imprescriptible. »
Vive la Casamance Libre ! Ainsi prit fin cette déclaration.
Dans le prochain titre, nous traiterons des non-dits du rapport Charpy : une honte pour l’histoire.
Baba
samboune
c’est superbe comme article. nous felicitons vivement les journalistes du JDP. ainsi l’opinion sera informé et toute la diabolisation du senegal a l’endroit du MFDC va s’estomper.
Vive la casamance libre.
Bapoulo
milles mercis à JP et Baba, voila un document que je cherchais il y a longtemps. Les écrits de l’abbé diamacoune sont sans équivoque. je ne le dis jamais assez que diamacoune est une bibliothèque et il suffit de le lire pour savoir qu’il est pour la casamance le messie comme le dit koumpo. que la terre lui soit légère et que nous les jeunes nous porterons cette voie de la vérité: « COMME SON PALMIER LA CASAMANCE FLEURIRA »
VIVE LA CASAMANCE INDEPENDANTE
Koumpo Boudodi
Je salue la clairvoyance et la vision de Diamacoune. Lui a eu le courage de dire tout haut ce que toute la Casamance pense tout bas. Il a osé dire la vérité au prix de la prison, dune vingtaines de tentatives d’assassinats et des brimades. Il est le sauveur parce qu’il s’est sacrifié pour le bonheur de la Casamance: Vérité, Paix, Liberté, Justice, Indépendance.
•A bas la régionalisation !
•A bas les sucettes de l’autonomie !
•Vive l’indépendance nationale de la Casamance !
Vive Diamacoune