Appel aux Casamançais : Habillons la future loi ZTSIN avec une Clause d’exception sur le Visa !
Chers filles et fils de la Casamance, personne ne viendra bâtir la paix en Casamance à notre place. Car banalement, tout combat se mène à la base…
Ne venez donc pas chercher dans ce message réaliste du régionalisme autonomiste. Le contraire est certain, les fils de Diambogne (allez savoir ce que signifie ce symbole) aiment nous caricaturer ; ils sont là, à l’affut, occupés l’air de rien à saboter tout le travail initié jusque-là par les fils d’Aguèna !
Ne me croyez-pas sur parole, allez juste demander à Monsieur Robert Sagna où est-ce qu’il en est aujourd’hui avec son Groupe de Réflexion pour la Paix en Casamance ?
Alors, si nous nous contentons à acclamer les menus-victoires pacifistes avec des discours de type, » le régime actuel est sur une très bonne voie » ; nous finirons indéniablement par léguer les résidus de ce qui constitue aujourd’hui notre satisfecit illusionniste aux générations futures.
Pour rester dans les faits, nous allons vous démontrer que notre propos est corroboré par les actes que pose le régime actuel du président Macky Sall qui semble ignorer que le droit se méfie trop de la rétroactivité.
Quand Monsieur le Président de la République du Sénégal nous interpelle tout dernièrement par un – « Souvenez – vous, le 23 mars 2014, ici même à Ziguinchor, [où il partageait avec nous (je partageais avec vous)] l’idée d’une Casamance des possibles ; cette Casamance de tous les possibles » – , il semble vouloir sanctionner cette remémoration par le rappel insistant de son désir de « faire de la Casamance le pôle touristique de référence de notre pays [ce qui, selon lui,] est bien possible« . Conséquemment, son Excellence Monsieur Macky Sall reconnait officiellement, ici et maintenant, la Casamance « Zone Touristique Spéciale d’Intérêt National» (ZTSIN). Et promet « dans les prochains jours, de (je vais) faire voter une loi par laquelle, tout opérateur touristique qui s’installera dans cette belle région, sera exonéré de toutes charges fiscales et sociales pendant 10 ans« .
Cette future loi pourrait elle avoir un effet rétroactif ou ne servirait elle que pour attirer de nouveaux opérateurs touristiques ?
Sinon, elle ne nous renseigne pas sur le sort réservé à ceux comme Jean Claude Fontaine par exemple, cet hôtelier Belge qui a cru en la Casamance et qui demande juste de faire « bénéficier de beaucoup plus d’avantages fiscaux » aux nouveaux investisseurs déjà établis dans le terroir. Or, l’offre du Président Macky Sall, ne va pas dans le sens de le conforter face à ses craintes ; celles de voir proliférer en Casamance « une spéculation foncière par toute une série de pseudo investisseurs » (Walfadjiri, 7 novembre 2007) qui se verront désormais avantagés par cette décision politiquement officielle.
Il faut reconnaître que les opérateurs qui œuvrent réellement pour le développement touristique de la région ne sont pas forcément ceux qui seront attirés par « une exonération de toutes charges fiscales et sociales pendant 10 ans » alors que les hôtels ferment faute de clientèle. Nous pouvons d’ailleurs gager que, même chassé de Saly à coups de procès, un de ses illustres fils, Monsieur Atépa Goudiaby pour ne pas le nommer, n’irait pas pour autant après avoir entendu ce message, chercher des terres en Casamance pour y délocaliser son « hôtel de 5 étoiles d’une valeur de 12 milliards » (L’Observateur, 12/06/2013). De même que des figures régionales comme Robert Sagna, Pascal Ehemba, Abdoulaye Baldé pour ne citer qu’eux, n’iraient pas jusqu’à racheter les nombreux hôtels de la Casamance qui ont déposés leurs bilans après cette offre politique sans profondeur économique.
C’est dire combien la promesse économique du Président Macky Sall reste une belle promesse politique ; mais, au demeurant, il semble oublier une chose : le droit foncier du Sénégal moderne n’est pas encore venu à bout du droit foncier négro-africain comme dirait le Président Senghor, et singulièrement le droit ajamaat (perfectible certes mais largement au-dessus de celui que nous avons ramassé dans les décombres de la décolonisation).
En outre, l’esprit de l’acte III de la décentralisation n’a pas encore fait ses preuves – car il s’agirait bien de faire naître des cadastres fiables à l’Etat dans les communes de la Casamance –, pour que le Président Macky Sall se lance subitement dans des promesses hasardeuses qui risquent de réveiller de vieux démons. Croyez-moi, seuls de pseudos conseillers spécialistes autoproclamés de la Casamance lui diront le contraire !
Voilà pourquoi, filles et fils de la Casamance, nous devons prendre l’engagement ferme de demander au Président de la République du Sénégal d’aller à l’essentiel avec un certain pragmatisme politique.
En effet, si le Président Macky Sall veut demander aux élus du peuple de transformer en action politique concrète sa proclamation qui fait de la Casamance une ZTSIN, alors qu’il fasse voter un décret-loi incluant une clause d’exception sur le Visa d’entrée au Sénégal en faveur de la destination Casamance.
Faut-il le rappeler ici, que depuis le 7 juin 2013, des gens qui croient au développement touristique de la Casamance avaient appelé à signer une pétition dont les termes sont repris in extenso, ci-dessous :
Nous Sénégalais de cœur, Visiteurs, Citoyens du Monde, Binationaux, Nationaux, les Signataires,
Tenons à rappeler que le tourisme est reconnu comme un secteur à fort potentiel de croissance accélérée au Pays de la Téranga. Il est un des futurs créneaux porteurs de croissance économique et de création d’emplois au Sénégal en général et en Casamance singulièrement.
Il constitue, selon la diplomatie française au Sénégal, le » seul secteur capable de participer fortement au redressement économique et au rétablissement des indicateurs socioéconomiques « de la région naturelle et concourrait jusque-là au maintien d’une certaine stabilité en Casamance.
Nous déplorons les statistiques officielles relatives aux données sur le tourisme qui révèlent une chute de -46,3 % en 2013 pour le seul tourisme de loisirs au Sénégal (source, DPEE). Chute constante, depuis 2005, liée au coût élevé du transport aérien en direction du Sénégal. Ainsi, à la TVA de 18 % s’ajoute par exemple la taxe passager de 65 euros, la redevance pour le développement des infrastructures aéroportuaires (RDIA) de 60 euros.
Or, avec l’application de la loi sur la réciprocité des Visas (50 euros) et malgré les appréciations divergentes sur les conséquences d’une telle politique; nous tenons à vous inciter à prendre une décision politique salutaire pour la paix dans la région sud où plus d’une dizaine d’hôtels ont fermé.
Au nom des efforts de toutes les parties concernées par la « Crise de la République du Sénégal en Casamance » (Etat du Sénégal et MFDC), de même que ceux des Républiques de Gambie et Guinée-Bissau, des ONGs, des organisations internationales et régionales, des chefs religieux et coutumiers dans la recherche de la paix, au nom de la nécessité de maintenir une situation favorable à cette paix:
Nous vous demandons de recourir à une » CLAUSE D’EXCEPTION TEMPORAIRE A LA FAVEUR DE LA PAIX EN CASAMANCE » qui exempterait le visa à tout visiteur à destination de la Casamance par vol direct ou par voie terrestre via la Gambie et la Guinée-Bissau pour un séjour de moins de 90 jours.
Avec tous nos remerciements pour l’engagement qui sera, nous n’en doutons pas, le vôtre – celui du Président de la République en particulier, celui du gouvernement sénégalais et de l’Assemblée nationale dans l’application de sa vision du » Plan Marshall » pour la Casamance – recevez, l’expression de nos sentiments bien dévoués.
Alors, que tous ceux qui, comme le Président Macky Sall, croient en l’idée « d’une Casamance des possibles ; cette Casamance de tous les possibles » se mettent debout pour le développement du tourisme en Casamance, qu’ils soutiennent le projet de loi de la Zone Touristique Spéciale d’Intérêt National (ZSTIN) habillé d’une « CLAUSE D’EXCEPTION TEMPORAIRE (25 ans) SUR LE VISA D’ENTREE AU SENEGAL, A LA FAVEUR DE LA PAIX EN CASAMANCE » !
Pape Chérif Bertrand, Akandijack Bassène
Koumpo Boudodi
« Allez juste demander à Monsieur Robert Sagna où est-ce qu’il en est aujourd’hui avec son Groupe de Réflexion pour la Paix en Casamance ? »
Il y a à mon sens des choses qui ne trahissent jamais. Ce groupe est formé de « complexés du colon sénégalais » qui ont assisté ou collaboré en tant que « Cadres ou Intellectuels « à des crimes perpétrés en Casamance depuis 1960. Qui se sont rendus coupable de se taire volontairement sur l’histoire de la Casamance qu’ils savaient tous. Vous me direz par peur ? Peur de réclamer justice après les morts de 1982, des personnes jetées en mer, du naufrage du joola, du déboisememnt, du vol des ressources, des viols de militaires……Nous de la nouvelle génération, nous n’avons pas peur ou honte de notre histoire. Nous sommes fiers de nos parents résistants jusqu’à la mort. Nous réclamons justice et liberté c’est tout.
Le GRPC est désormais caduc, il faut l’enterrer et ouvrir une nouvelle page politique en Casamance avec des hommes et des femmes de valeur qui porteront haut le flambeau de notre cher pays la Casamance. Vive la Casamance indépendante.
Nianthio
Merci pour le retour triomphale de Akandijack dans le Journal du Pays. L’appel est entendu à mon niveau et je transmettrai.