De la leçon d’Amilcar Cabral à l’impératif de la convergence *
L’un des grands enjeux à examiner aujourd’hui pour le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC), me semble-t-il, est celui de la dispersion de ses forces.
Plus que jamais, Le MFDC est en face d’un impératif commun : celui de se rassembler, de se reconnaître dans ses différences et de travailler à déterminer les possibilités de convergence de toutes ses forces.
Car la seule façon pour les indépendantistes de pouvoir sérieusement envisager l’indépendance de la Casamance est d’abord de se réunir. Est-ce nécessaire pour autant de se ressembler ?
Je dirai de suite « Non ». Mais de se respecter ? Si, absolument.
La convergence nationale casamançaise, c’est d’abord et avant tout un projet de mobilisation non partisane, un moment pour mieux penser la cohésion des indépendantistes, un lieu de dialogue ouvert à la diversité des courants d’idées. Il faut que les filles et les fils de la Casamance, du maquis, des collectivités locales, civiles ou religieuses, ainsi que de la diaspora se retrouvent, clarifient leurs objectifs et préciser leurs engagements. Tout cela, puis-je croire, est urgent. Et tout cela mérite de faire l’objet de débats ordonnés autour d’un leader rassembleur. Et le MFDC ne manque pas de compétences à ce niveau. Il suffit de les soutenir.
Cependant le MFDC se doit de faire les nécessaires examens de conscience que le mouvement indépendantiste n’arrive pas à faire, engoncé qu’il est entre plusieurs groupuscules, dont ceux pris en griffes par les avantages financiers du régime sénégalais.
Sinon, le risque est grand que, sous l’action partisane et indépendantiste, les différences d’opinions deviennent à la longue des antagonismes insurmontables. Dans ce contexte, il est nécessaire de revenir au cœur de la politique sans intermédiaires (sénégalais, gambiens, guinéens ou français), plutôt de citoyen à citoyen, de Casamançais à Casamançais.
(*Lire l’article ci-dessous de mon collègue Ibou Camara )
Bintou Diallo