Les cinq ans de l’indépendance du Kosovo fêtés avec les honneurs
Le Kosovo célèbre hier dimanche les cinq ans de la proclamation de son indépendance de la Serbie, un anniversaire marqué par des progrès notables dans les relations entre les deux anciens ennemis. Ces progrès ont été rendus possibles par la médiation de l’UE, bien que Belgrade considère toujours ce territoire comme sa province méridionale.
Une centaine de pays, dont la Suisse, les Etats-Unis et une majorité des pays de l’UE, ont reconnu le Kosovo qui a proclamé son indépendance près de neuf ans après des bombardements de l’OTAN contre la Serbie au printemps 1999.
Le chef de la diplomatie kosovare Enver Hoxhaj a estimé que les prochaines négociations avec la Serbie à Bruxelles ouvriront la voie à des élections qui permettront « d’intégrer » les deux communautés du nord au reste du pays. Son analyse intervient à la veille du 5e anniversaire de l’indépendance proclamée du Kosovo.
Dans un entretien diffusé à la radio allemande Deutschlandfunk Kultur, le ministre des affaires étrangères du Kosovo s’attend à ce que les prochaines négociations avec la Serbie, qui doivent se poursuivre ce mois-ci à Bruxelles, débouchent sur la fin des institutions serbes parallèles, notamment dans la police.
« Une fois (que ces institutions) seront supprimées, nous serons en mesure d’organiser dans les prochains mois des élections démocratiques à l’échelle locale et d’intégrer ces communautés au reste du Kosovo, y compris la ville de Mitrovica » toujours divisée en deux entités serbe et kosovare, a assuré M. Hoxhaj.
Plusieurs accords ont été arrachés sous la pression de Bruxelles, qui lie tout progrès vers l’entrée de la Serbie et du Kosovo dans l’UE à la normalisation de leurs relations dans le cadre d’un dialogue entamé en 2011.
La question du maintien des institutions serbes telles que des écoles et des tribunaux, dans la partie nord du pays où les Serbes sont majoritaires, est l’une des plus épineuses à régler.
La Serbie souhaite une large autonomie pour ces 40’000 Serbes, mais aussi pour les 80’000 autres qui habitent dans des enclaves disséminées dans le sud du territoire. Pristina n’entend « pas seulement » régler la question du nord du Kosovo, mais veut construire une « relation normale » avec la Serbie, a rappelé le ministre.
Ibou Camara